Lithographie sur zinc en noir numérotée par les Edition Frémeaux, d’après l’eau-forte originale du premier état I/I répertoriée B20, H156, BB38B. Tirée à 175 exemplaires sur papier Arches par la Galerie Frémeaux et Associés, en 1992. 50x65cm. Rembrandt a réalisé une première impression (état I/I) de son travail à dessein d’avoir une idée précise de l’avancement de son travail sur la plaque de cuivre, avant de retravailler le cuivre pour un deuxième état. Les états sont usuellement numérotés en chiffres romains (I, II, III, etc.) et mis en rapport avec le nombre total d'états (I/I, I/III, etc.)
En 1992, Patrick Frémeaux, âgé de 25 ans, découvre les travaux lithographiques de Mourlot, Arte, Maeght et les pochoirs Jacomet autour des gravures au noir de Picasso, Corneille et Miro. Lucien Desalmand, fondateur de la galerie Arenthon, faisant référence dans l'estampe et les livres illustrés, lui propose de lui prêter pendant 24 heures une gravure de premier état de l'autoportrait de Rembrandt pour s'essayer à un tirage lithographique. Patrick Frémeaux raconte l'émotion d'avoir entre les mains un premier état, autrement dit la feuille de papier que Rembrandt a tenu dans ses mains pour constater son travail de gravure et procéder à des ajouts pour le tirage de deuxième état. Il raconte "Je tremblais en posant cette feuille de papier si fine sur le banc photo, touché par le maitre hollandais 350 ans avant, et procéder à une photo au trait sans trame, reproduisant l'exactitude, de la gravure de Rembrandt comme un moulage. Rembrandt a révolutionné le portrait en situation par le regard, et au moment du tirage des 175 exemplaires sur Arches, je me suis concentré sur le regard pour le réglage du noir, il fallait garder ce regard perçant, véritable signature du maitre de la ronde de nuit". Conformément à la législation sur la contrefaçon, l'image a été agrandie pour ne pas prêter à confusion. Christophe Lointier, directeur de la Galerie Frémeaux, constate que si l'établissement en 30 ans a acquis près de 12 000 multiples sur papier, l'édition graphique de la galerie se limite à une vingtaine de lithographies (Daniel Humair, Charlélie Couture, Henri Guédon ..) et ce qui est étrange dans cet exercice autour de l'autoportrait de Rembrandt, est la similitude de visage trente ans après entre Rembrandt et Patrick Frémeaux.
Cette lithographie tirée en 1992 au trait pour trait sur la gravure de 1638 est considérée comme unique dans l'histoire de l'estampe.
